Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/52

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aprés luy au milieu de luy-meſme, & s’étonne de l’avoir tant de fois traverſé ſans le bleſſer. Moy-meſme j’en demeure tellement conſterné, que je ſuis contraint de quitter ce tableau. Je vous prie de ſuſpendre ſa condamnation, puis qu’il eſt malaiſé de juger d’une Ombre : car quand mes antouſiaſmes auroient la reputation d’eſtre fort éclairez, il n’eſt pas impoſſible que la lumiere de celuy-cy ſoit petite, ayant eſté priſe à l’ombre ; & puis quelle autre choſe pourrois-je adjoûter à la deſcription de cette Image enluminée, ſinon que c’eſt un rien viſible, un cameleon ſpirituel, une nuit que la nuit fait mourir, un procez des yeux & de la raiſon, une privation de clarté que la clarté met au jour ; enfin que c’eſt un eſclave qui ne manque non plus à la matiere, qu’à la fin de mes Lettres,

Voſtre Serviteur.


DESCRIPTION
D’UN CYPREZ.

LETTRE VIII.


MONSIEUR,

J’avois envie de vous envoyer la