Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/66

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traves de fer ? Pour moy tout ce que je ſouhaite, ô ma belle M…, eſt qu’à force de promener ma liberté dedans ces petits labyrinthes d’or, qui vous ſervent de cheveux, je l’y perde bien-toſt ; & tout ce que je ſouhaite, c’eſt de ne la jamais recouvrer quand je l’auray perduë. Voudriez-vous bien me promette que ma vie ne ſera point plus longue que ma ſervitude ; Et que vous ne ſerez point fâchée que je me diſe juſqu’à la mort,

MADAME,
Voſtre je ne ſçay quoy.


AUTRE

LE CAMPAGNARD.

LETTRE XI.


MONSIEUR,

J’ay trouvé le Paradis d’Edem j’ay trouvé l’âge d’or, j’ay trouvé la jeuneſſe perpetuelle, enfin j’ay trouvé la Nature au maillot ; on rit icy de tout ſon cœur, nous ſommes grands Couſins le Porcher du Village & moy ; & toute la Parroiſſe m’aſſure que j’ay la mine avec un peu de tra-