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Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/80

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dans une Maiſon par des Eſprits folets, qui font culbuter les bouteilles, les verres, les plats, quoy que rien ne ſe caſſe, rien ne ſe répande, & qu’on ne voye perſonne. Je montre aux Vieilles à guerir la fièvre avec des paroles. Je réveille les Villageois la veille de Saint Jean pour cueillir ſon herbe à jeun & ſans parler. J’enſeigne aux Sorciers à devenir Loups-garoux. Je les force à manger les enfans ſur le chemin, & puis les abandonne quand quelque Cavalier, leur coupant une pate (qui ſe trouve la main d’un homme) ils ſont reconnus & mis au pouvoir de la Juſtice. J’envoye aux perſonnes affligées un grand homme noir qui leur promet de les faire riches s’ils ſe veulent donner à luy. J’aveugle ceux qui prennent des cedules, en ſorte que quand ils demandent 30. ans de terme, je leur fais voir le 3. devant l’o, que j’ay mis aprés. Je tors le col à ceux qui liſant dans un Grimoire ſans le ſçavoir me font venir, & ne me donnent rien. Je m’en retourne paiſiblement d’avec ceux qui m’ayant appellé me donnent ſeulement une ſavate, un cheveu, ou une paille. J’emporte des Egliſes qu’on dédie, les prieres qui n’ont pas eſté payées. Je ne fais paroiſtre aux perſonnes ennuitées qui rencontrent les Sorciers allans au Sabat