Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 1.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’une trouppe de Chats, dont le Prince eſt Marcou. J’envoye tous les Confederez à l’offrande, & leur preſente à baiſer le cul du Bouc, aſſis deſſus une eſcabelle. Je le traitte ſplendidement, mais avec des viandes ſans ſel. Je fais tout évanoüir, ſi quelque Eſtranger ignorant des coûtumes, fait la benediction ; & je le laiſſe dans un deſert, au milieu des épines, à trois cens lieuës de ſon Païs. Je fais trouver dans le lit des ribauts, aux Femmes des Incubes, aux Hommes des Succubes. J’envoye dormir le Cochemard, en forme d’une longue piece de marbre, avec ceux qui ne ſe ſont pas ſignez en ſe couchant. J’enſeigne aux Negromantiens à ſe déffaire de leurs ennemis, faiſant une image de cire, & la piquant ou la jettant au feu pour faire ſentir à l’original, ce qu’ils font ſouffrir à la copie. J’ôte ſur les Sorciers le ſentiment aux endroits, où le Belier les a marquez de ſon Sceau. J’imprime une vertu ſecrete à Nolite fieri, quand il eſt recité à rebours, qui empêche que le beurre ne ſe faſſe. J’inſtruis les Païſans à mettre ſous le ſeuïl de la Bergerie qu’ils veulent ruiner, une touppe de cheveux, ou un Crapaut, avec trois maudiſſons, pour faire mourir étiques les Moutons qui paſſent deſſus. Je