Aller au contenu

Page:Cyrano de Bergerac - Œuvres, 1676, volume 2.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

EPISTRE.

rent ; & que les Palais & les Cours leur se- ront de foiblesaziles, en cas qu'il se donne la peine de les poursuivre ; & qu'il les ju- ge dignes de son indignation. Si ce grand Homme durant qu'il (floi ; mortel, qu'il n’estoit appuyé que de a seule vertu, les a terrassez avec tant de bonne fortune, il n’y a point de doute qu'à present qu'il joüit de l’immortalité qu'il s'est acquise par ses tra- vaux, & qu'il est fécondé d’un Frère en qui l'esprit & le bon sens ont fait une alliance tres- étroite , il n'étouffe pour jamais ces Hydres renaissantes avec autant de facilité que de promptitude, & qu’il ne leur fasse avoüer, en expirant pour la derniere fois, qu’on ne peut s’attaquer a deux Frères dont l’amitié mal- gré l'imposture de leurs ennemis, triomphe de la mort mesme, sans éprouver la rigueur de leur vengeance, & sans porter les peines de leur te témérité. Je ne veux point parler icy , MONSIEUR, du secours qu'A- pollon luy promit , lors qu'il luy permit l’en trée dans les Estats ; parce qu’outre qu'apres vous il n’a besoin de personne, il receut alors de cet Autheur de la Lumière, & de ce Maistre des Sciences , des lumières que rien ne peut obscurcir , des connoissances où per- sonne ne peut arriver, & une éloquence vi- ctorieuse à laquelle il faut céder necessaire