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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/10

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Ce n’est pas l’avarice qui l’a conduit à la mort ; car il faisait profession de ne rien posséder. Ce n’est pas son : incontinence qui l’a fait condamner ; car il enseignait publiquement que quiconque jetait sur une femme des yeux de concupiscence, était par le fait un fornicateur. (Mt. 5, 1.) Ce n’est pas son arrogance, son esprit querelleur ; car frappé sur une joue, il présenta l’autre. (Id. 5, 39 ; 26, 67.) Ce n’est pas son mépris pour la loi, puisqu’il était venu pour l’accomplir. (Id. 5, 17.) Ce n’est pas pour avoir outragé la mémoire du Prophète Moise, puisqu’il était lui-même l’objet de toutes les prophéties. Ce n’est pas pour avoir fraudé dans le commerce de sa vie, puisqu’il guérissait gratuitement les malades. Jamais il n’avait péché soit en pensée, soit en paroles, soit en actions ; lui qui n’a point commis de péché, de la bouche duquel il n’est jamais sorti un mensonge ; lui qui accablé d’injures n’a répondu par aucune injure, qui maltraité n’a fait entendre aucune menace, mais qui a remis sa cause entre les mains de celui qui juge justement[1] (1 Pi. 2, 22-23) ; lui qui est venu à sa Passion sans contrainte, qui de son plein gré s’est livré entre les mains de ses bourreaux ; lui qui a répondu : Retire-toi, Satan, à celui qui le suppliait d’avoir pitié de lui-même : Propitius esto tibr : (Mt. 16, 22, texte grec.)
VI. Vous faut-il encore des preuves plus fortes que la Passion du Sauveur a été de sa part un acte purement

  1. Dans la Vulgate on lit : Tradebat autem judicanti se INSUSTR. Dans le grec on lit : Tradidit se judicanti justè. (Nempe Deo.)