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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/9

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la juste peine de nos crimes ; mats celui que tu outrages est innocent, car, l’un et l’autre, nous assistions à son jugement. (Lc. 23, 41.)
IV. Jésus-Christ est donc réellement mort pour tous les hommes ; sa croix ne fut donc pas un vain simulacre ; autrement notre rédemption n’eût été que simulée. Sa mort n’est donc pas imaginaire et fantastique, autrement notre salut ne serait qu’une fiction. Si sa mort n’eût été qu’apparente et n’eût eu rien de réel, ils auraient dit vrai, ceux qui disaient : Nous nous rappelons que ce séducteur disait de son vivant : Dans trois jours je ressusciterai. (Mt. 27, 24.)
Oui, la passion du Sauveur a été réelle ; il a été véritablement crucifié. Loin d’en rougir, loin de le nier, nous faisons de sa croix notre trophée, notre plus beau titre de gloire. Et si j’étais assez impudent pour le nier, ce Golgotha qui est là en face de nous tous, ne me confondrait-il pas ? Le bois de la croix répandu d’ici par parcelles sur la surface de la terre, ne déposerait-il pas contre moi ? Oui, je confesse, je proclame la croix du Sauveur, puisque je prêche sa résurrection. Si Jésus crucifié fût resté attaché à sa croix, peut-être n’oserais-je pas confesser son crucifiement ; peut-être le cacherais-je avec mon Maître. Mais comme sa résurrection a été la conséquence de sa Passion, loin de rougir du bois de son supplice, je me fais gloire d’en parler en face de l’univers.
V. Jésus a donc été crucifié, revêtu d’une chair de même nature que la nôtre, mais non pas couverte de ses propres péchés, comme la nôtre.