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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/12

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crime. C’est alors que Jésus dit : L’heure est venue où le Fils doit être glorifié. (Jn. 12, 23.) Il savait donc bien que c’était sur la croix qu’il allait triompher des puissances infernales, et qu’elle serait un trophée de sa victoire.

Si Isaïe qui eut le corps déchiré sous une scie (de bois) n’eut pas à rougir de son supplice, comment la croix du Sauveur mourant pour le salut des hommes serait-elle ignominieuse pour lui ? Oui, maintenant le Fils de l’homme est glorifié. (Jn. 12, 34.) Non pas que jusqu’alors il eût manqué de gloire ; car comme il le dit lui-même : Glorifiez-moi, mon Père, de cette gloire que j’ai eue en vous, avant que le monde fût. (Jn. 17, 8, 24.) Mais il n’en jouissait que comme Dieu, tandis qu’aujourd’hui il triomphe, le front orné de la couronne de la patience.

En quittant la vie, Jésus-Christ n’a point cédé à la violence, il n’a point succombé aux excès de la douleur ; mais il est mort parce qu’il l’a voulu, et quand il l’a voulu, parce qu’il a dit lui-même : J’ai le pouvoir de laisser la vie et celui de la reprendre. (Jn. 10, 18.) Si mes ennemis mettent la main sur moi, c’est que je le veux ; autrement leurs efforts seraient inutiles. Il est donc venu de plein gré sur le théâtre de sa Passion, portant avec joie sa couronne, sans redouter la croix, se réjouissant du salut qu’il allait introduire dans le monde. Ce n’était pas un simple mortel qui allait être aux prises avec les douleurs et la mort, mais c’était un Dieu-Homme qui allait combattre pour le prix de patience et d’obéissance.