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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/13

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VII. Le Juif toujours fertile en objections, toujours récalcitrant contre la foi, persistera dans son opiniâtre rébellion. C’est du Juif que parlait le Prophète dont nous venons de faire lecture, lorsqu’il disait : Seigneur, qui est-ce qui a cru à nos paroles ? (Is. 51, 4.) Les Perses y croient, et les enfants d’Israël y sont rebelles. Ceux-là à qui rien n’a ‘été prédit, verront ; ceux-là qui n’ont rien entendu, comprendront ; et ceux-là qui méditent avec nous les mêmes livres, rejetteront ce qu’ils ont médité. Vous les entendrez vous demander et vous dire : Est-ce que Dieu peut souffrir ? Est-ce que la force humaine peut prévaloir sur la puissance divine ? Aveugles ! Lisez les Lamentations du Prophète. C’est la perspective de votre perte future qui lui arracha ces accents si plaintifs. C’est la ruine de votre Jérusalem(B) qui lui fit verser ces torrents de larmes. Car celle d’aujourd’hui n’est pas à déplorer ; la vôtre a crucifié le Christ son Dieu ; celle d’aujourd’hui adore le Christ son Seigneur et son Dieu. Entendez le Prophète qui vous dit : Le Christ, le Seigneur, l’Esprit et le souffle de notre bouche a été pris dans nos iniquités. (Lam. 4, 20 Sept.)
Vous trompé-je ? Voilà le Prophète qui vous atteste que le Christ sera pris dans les filets des méchants. Continuez, Prophète, et dites-nous ce qui arrivera dans la suite : Lui à l’ombre duquel, disions-nous, nous vivrons au milieu des nations. (Ibid.) Ce ne sera plus dans Israël, dans la terre de promesse, c’est au milieu des nations, dit le Prophète, que vous serez contraints de vivre à l’ombre, de vous réfugier sous la protection du Christ que vous avez crucifié.