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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/20

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le Prophète entend-il parler ? Nous voyons qu’Isaïe est mort sous les dents d’une scie ; mais le peuple dans la suite rentra en grâces avec le Seigneur. Jérémie fut jeté dans un cloaque infect ; mais la plaie que ce crime avait faite à la nation, se cicatrisa dans la suite. Tout énorme qu’était ce crime, il était encore susceptible de pardon, puisqu’il n’avait eu qu’un homme pour objet. Mais aujourd’hui, malheur à leur âme, parce que ce n’est plus sur un homme, mais sur l’Homme-Dieu qu’ils ont exercé leur fureur. Ce ne fut plus un homicide, mais un déicide.
Lions le Juste. Eh quoi ! me dira-t-on, est-ce que celui qui, en faveur de Lazare, brisa les portes de la mort, fermées sur lui depuis quatre jours, qui rompit les chaînes dont Pierre était chargé, avait perdu sa puissance ? – Non, sans doute ; et des légions d’Anges, témoins de cet horrible forfait, se disaient entr’eux : Allons, brisons leurs liens. (Ps. 2, 3.) Mais leur zèle fut comprimé par la volonté du Seigneur résolu de souffrir et de mourir.
Il est ensuite traduit devant les Anciens du peuple. C’est ce que vous a dit le Prophète : Le Seigneur entrera en jugement avec les Anciens du peuple et ses Princes. (Is. 3, 14.)
XIII. Mais le Prince des Prêtres l’ayant interrogé, et ayant entendu la vérité, entra dans des accès de fureur. (Mt. 26, 63.) Un mauvais valet fut le ministre de la colère de son maître (Jn. 18, 22) et osa frapper la face auguste du Sauveur ; cette face qui aurait jadis éclipsé celle du soleil (Mt. 17, 2) fut souillée de la main d’un ignoble valet. À ce sanglant outrage