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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/28

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avec une baguette que Moïse frappa la mer de terreur, et la fit reculer d’effroi. (Ex. 14, 16-21.) Et la croix n’aura pas autant de vertu que la verge de Moise ? Je passe sous silence plusieurs autres types. C’est avec du bois que Moïse dans le désert d’Ethan fit perdre aux eaux leur amertume. (Ex. 15, 23.) C’est sûr le bois que l’eau jaillit du côté de Jésus-Christ crucifié. (Jn. 19, 34.)
XXI. C’est par le sang et par l’eau que Moïse commença ses prodiges, et c’est par le sang et par l’eau que Jésus-Christ termina sa vie merveilleuse. Moïse débuta par changer les eaux du Nil en sang (Ex. 7, 20) et Jésus sur la croix fit jaillir de son côté de l’eau et du sang, peut-être, pour expier le crime de celui qui l’avait jugé, et celui de ceux qui avaient provoqué par leurs vociférations son arrêt de mort, ou bien, pour le salut de ceux qui croiraient et la perte de ceux qui ne croiraient pas. Car, lorsque Pilate disait : Je suis innocent et se lavait les mains dans l’eau, les Juifs, de leur côté, criaient : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. (Mt. 27, 24-25.) Or, le sang et l’eau jaillirent de la même blessure, l’eau peut-être pour Pilate, et le sang pour les Juifs qui vociféraient.
On peut encore donner un autre sens à ce fait typique : le sang était pour les Juifs ; l’eau pour les Chrétiens. Le sang était le type de condamnation de ces assassins judiciaires ; l’eau était le type de salut pour vous qui croyez. Rien dans cet événement à jamais mémorable ne fut l’effet d’un aveugle hasard. Nos pères, en commentant ce récit, lui ont encore attribué un autre motif.(I)