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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/47

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reconnu nous-mêmes pour innocent. Quant à moi, vous dira Pilate, je m’en lavai les mains. Tous ces sycophantes, toute cette masse impure de faux témoins, toute cette soldatesque qui le couvrit par dérision d’un marteau de pourpre, qui le couronna d’épines, tous les bourreaux qui le crucifièrent sur le Golgotha, les soldats qui tirèrent au sort sa robe, Simon le Cyrénéen qui lui aida à porter sa croix, seront alors contre vous d’impitoyables accusateurs.
XXXIX. Toute la nature se soulèvera ; le soleil vous rappellera son éclipse, la terre son vin aromatisé, son roseau, son hysope, le bois de la croix qu’elle a produits, la mer son éponge ; le soldat qui lui perça le flanc ; les femmes qui pleurèrent au pied de la croix ; le voile du temple qui se déchira ; le prétoire de Pilate, lequel, par la puissance de Jésus crucifié, ne présente aujourd’hui que l’aspect d’un désert ; ce Golgotha sacré qui élève ici sa tête superbe, qui nous montre encore aujourd’hui les rochers fendus à la mort{{}refl|Y}} du Christ ; ce sépulcre qui est ici proche, cette pierre posée à l’entrée du monument(Z), et que nous voyons encore aujourd’hui à la même place ; cet Ange qui en garda l’entrée ; les saintes femmes qui l’adorèrent après sa résurrection ; Pierre, Jean, qui coururent au sépulcre ; Thomas qui mit sa main dans la plaie de son côté, et les doigts dans celles de ses mains. Car, remarquez-le, c’est dans votre propre intérêt que Thomas fut un si scrupuleux scrutateur de la vérité. C’est pour vous qui n’y étiez pas, et qui aujourd’hui voudriez satisfaire votre curiosité, que Dieu permit que Thomas se livrât à ce rigoureux examen.