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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/52

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Jésus-Christ dans sa Passion a réalisé l’étymologie prophétique de ces deux mots. Nous avons déjà vu comme il a réalisé celle de victime. Nous allons le considérer maintenant comme hostie, puisque l’Église a consacré ce mot dans sa liturgie, non sans quelques motifs.
Hostia, a dit Ovide, vient d’hostis. Mais que signifie ce mot ?
Terentius Varro, dans une lettre à Cicéron, va nous l’apprendre : Multa verba aliud nunc ostenduni, aliud antè significadant, ut hostis. Nam tùüm eo verbo dicebant peregrinem qui auis legsdbus nteretur ; nunc dicunl eum quem tüm dicebant perduwellem. (Terent. Varro. Epist. ad Cicer. lib. iv.)
« Beaucoup de mots présentent aujourd’hui un sens autre que celui « qu’ils avaient jadis, tel que celui d’Acstis : il signifiait autrefois un « étranger qui vivait selon ses lois natales ; aujourd’hui c’est un « ennemi. »
En langue tudesque le mot osé signifie étranger. Ce mot hostis avait passé les Alpes de très-bonne heure avec beaucoup d’autres mots, et signifiait donc Etranger. De là les mots latins : Hospes (hostispes) un hôte, le pied de l’étranger ; hospitium, hospice, hostage, hôtel. (Voy. Ducange, v° Hostagium.)
Poursuivons : Le Créateur avait si profondément gravé dans le cœur de l’homme l’idée que le péché ne pouvait être effacé sur la terre, que le ciel ne pouvait être apaisé que par le sang d’une victime pure, sans tache, étrangère au péché, qu’on retrouve cette même idée toute entière sous les plus monstrueuses erreurs du Paganisme. La peste ravage-t-elle un pays ? Un fléau désole-t-il une contrée ? C’est le ciel qui est irrité contre ce pays, contre cette ville criminelle. Jusques là point d’erreur. El faut apaiser le courroux céleste par le sang d’une victime. C’est ainsi que la tradition l’a voulu. Cette victime doit être innocente, c’est-à-dire, étrangère aux crimes de la nation. Voilà ce que la tradition prophétique a voulu marquer, en appelant aux autels les animaux les plans pacifiques et les plus utiles à l’homme, tels que la brebis, le veau, la génisse, le bœuf, le bouc, et parmi les volatiles, la colombe, la tourterelle.
Mais, voici l’erreur où le prince des ténèbres entraîna le genre humain par ses oracles et ses devins. C’est que la Divinité ne se contentait pas du sang des animaux ; mais c’est qu’elle avait soif du sang de