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Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/8

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l’Homme-Dieu crucifié, qu’il interroge les démons ; s’il ne nous croit pas sur paroles, qu’il croie du moins à des faits qui sont réels et patents. Le monde entier a vu périr sur la croix des multitudes innombrables de malheureux ; mais le nom d’aucun d’eux n’a encore épouvanté les démons ; tandis que l’image seule de Jésus crucifié pour nous, les fait trembler : c’est que ceux-là sont morts en expiation de leurs propres crimes, tandis que le Fils de l’homme est mort pour nos iniquités auxquelles il était étranger. Il a souffert pour nous, lui qui n’a point commis de Péchés, de la bouche duquel il n’est jamais sorti de paroles trompeuses. ([[Bible_Crampon_1923/1_Pierre#2|1 Pi. 2, 22. Is. 53, 9.]]) Ce n’est pas Pierre qui parle ainsi ; il eût craint d’être accusé de flatterie pour son divin Maître ; c’est d’Isaïe qu’il emprunte ces paroles, c’est du Prophète qui corporellement n’a rien vu de la vie et de la mort du Sauveur, mais qui en esprit a assisté plusieurs siècles d’avance à son avènement.
Ne vous donnerai-je pour témoin de son innocence que ce seul Prophète ? Non, vous entendrez encore déposer en sa faveur celui-là même qui le condamna, je veux dire, Pilate. Vous lui entendrez dire : Je ne trouve dans cet homme rien de criminel. (Lc. 23, 41.) Et après avoir prononcé son arrêt de mort et l’avoir livré à ses ennemis, vous lui entendrez dire encore en se lavant les mains : Je suis innocent du sang du juste. (Mt. 27, 24.) Mais il en est encore un autre irrécusable ; c’est un des deux voleurs qui furent crucifiés aux côtés de Jésus. L’entendez-vous reprocher à son compagnon d’infortune son arrogance, et lui dire : Nous portons