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respectueux intérêt l’histoire du pauvre prêtre, emprisonné pour être rentré en France avant sa radiation de la liste des émigrés, et depuis ce moment détenu au Temple ; il promit de s’occuper du protégé de Mme Récamier et tint parole.

Les gazettes du temps rendirent compte de cette fête et publièrent un quatrain improvisé au souper par le poëte Despaze et adressé à Mme Récamier.

Ce fut à îa fin de 1798 que M. Récamier, qui jusque-là avait occupé une maison rue du Mail, 12, la trouvant trop petite, résolut d’acheter un hôtel plus approprié à l’accroissement de ses affaires, à l’importance de sa fortune et à ses goûts hospitaliers. M. Necker venait d’être rayé de la liste des émigrés. Mme de Staël était à Paris, et cherchait à vendre pour son père un hôtel qui lui appartenait, rue du Mont-Blanc, à présent rue de la Chaussée-d’Antin, 7. M. Récamier était depuis longtemps en relation d’affaires avec M. Necker, il était son banquier ainsi que celui de sa fille ; il acheta l’hôtel. L’acte de vente porte la date du 25 vendémiaire an vii. La négociation de cette affaire devint l’origine de la liaison qui s’établit entre Mme de Staël et Mme Récamier.

Je rencontre dans les rares fragments de souvenirs de Mme Récamier, que j’ai eu le bonheur de retrouver après la destruction de son manuscrit, un récit de sa première entrevue avec la femme