Page:Cyvoct - Souvenirs de madame Recamier.djvu/91

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nous abandonnera pas, il nous fera vaincre tous les obstacles, si nous nous adressons sans cesse à lui ; ne négligez donc pas cette unique ressource.

« Je suis persuadé qu’il y en a quelque autre secondaire que vous avez négligée ; votre correspondance avec un homme#1 dont toutes les lettres vous font du bien, certaines lectures du matin, certains moments de recueillement que vous aviez assez bien ordonnés, tout cela semble de petites choses, mais quand on les anime, quand on les vivifie par un sentiment intime, on ne saurait croire combien elles peuvent être puissantes. Croyez surtout, aimable amie, à un désir sincère, constant, perpétuel de votre bonheur. Mais permettez-moi à ce titre d’être inexorable pour ce qui ne vous rendra jamais heureuse. »

J’arrête ici les citations que je pourrais multiplier en prenant au hasard dans la correspondance de Mathieu de Montmorency avec Mme Récamier ; j’y reviendrai plus tard, quand ces lettres me serviront à éclaircir des faits ou lorsqu’elles pourront m’aider à peindre des sentiments dont la délicatesse et la pureté ne sauraient être mieux exprimées que par ceux même qui les ont éprouvés. J’ai voulu seulement faire comprendre quelle était la nature de cette[1]

  1. L’abbé Legris-Duval, avec lequel il avait mis Mme Récamier en relation.