Page:D'Arconville - Mélanges de littérature, de morale et de physique.djvu/399

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femmes sont accoutumées dès l’enfance ; et qui ne force point du tout leur caractère. Convenir qu’on a une passion dans le cœur, c’est se la permettre ; c’est en quelque façon en mendier l’excuse à celui auquel on la découvre ; c’est presque se la pardonner ; il n’y a plus qu’un pas à faire pour l’approuver. La femme qui rougit assez de sa toilette pour avoir le courage de la condamner, ne se l’avoue pas à elle-même, elle en doute encore, et c’est dans ce doute qu’elle trouve toute sa force ; car on combat rarement, quand on se croit vaincu. Les femmes ne jouent presque jamais de rôle dans le monde, que par l’indécence, l’intrigue ou le ridicule. Dans un état privé les femmes ne jouent point de rôle impunément. Sont-elles galantes ? on les méprise. Sont-elles intrigantes ? on les redoute. Affichent-elles la science ou le bel esprit ? si leurs ouvrages font mauvais, on les siffle ; s’ils