Page:D'Arconville - Mélanges de littérature, de morale et de physique.djvu/402

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ou qui en auraient en vain, les trouvent en général plattes et ridicules ; le bruit et le papillotage de tout ce qui les environne, le ton de décision joint à l'étourderie qui règne dans leurs discours, tout contribue à les leur faire mépriser. Il faut donc nécessairement attendre que les agréments d’une femme soient passées pour pouvoir juger sainement de son mérite et de ses talents. Chaque âge a sa poupée, chaque âge a aussi sa coquetterie : les femmes laides, ou qui n’ont point le projet d’inspirer des désirs, n’en sont pas plus exemptes que les autres ; elles ont la leur, qui, pour être moins commune, n’en supposè pas moins de manège, elle en exige même davantage ; car en fait de coquetterie, les agréments d’un beau visage font la moitié ou même les trois quarts de la besogne. Mais quand on est privé de cette ressource, qu’on n’a pour subjuguer et se faire encenser que celle de l’esprit ou des talents,on manque son coup bien des fois