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Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/207

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ce qui est bien pis encore ! Et le public ignorant, qui ne raisonne jamais, qui accepte les formules, les opinions toutes faites, accueille avec empressement de telles absurdités, ne se donnant pas la peine de réfléchir que la plus indispensable condition pour être négociateur habile, c’est d’être vainqueur — et de réduire l’adversaire à l’impossibilité de se soustraire aux sacrifices qu’on lui impose.

Or, à Metz, le maréchal était en présence d’un ennemi parfaitement instruit de la situation morale et physique de l’armée ; sachant que cette armée et la place devaient accepter ses conditions sous peine de mourir de faim dans les vingt-quatre heures, ou dans les quarante-huit, au plus tard.

La garnison de Mayence, tant vantée par les historiens révolutionnaires parce qu’elle s’est baignée dans le sang des héroïques Vendéens, qui eussent peut-être compromis le salut de la République sans la défection de charrette 1, avait encore pour huit jours de pain, quand elle a capitulé. Certains corps de l’armée de Metz n’avaient plus de pain depuis huit jours quand la capitulation s’est faite.

Ils n’avaient plus cette ration de pain noir, réduite à une proportion infime, qui, depuis près d’un mois, composait toute la distribution. Dieu sait ce qui entrait dans la fabrication de ce pain-là ! Celui que nous avons