Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/251

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maçon, l’usurpateur, le conspirateur, le spoliateur, ne parlait pas et n’agissait pas autrement.

Est-ce que ce salut ne venait pas donner raison à ceux qui affirmaient que le duc d’Aumale avait sollicité la présidence de ce Conseil, qui devait dégrader un maréchal de France et le condamner à mort ?

Il est bon de chercher à être populaire, de flatter les passions des masses ; mais malheureusement il en est de ceci comme de bien des choses de ce bas monde : le résultat répond rarement aux espérances.

Philippe-Égalité, en votant la mort du roi de France, en assistant, debout dans un cabriolet, à son supplice, ne pensait pas que la hache révolutionnaire, dont il avait trouvé légitime d’armer la main du peuple pour trancher la tête de son souverain, trancherait également la sienne, quelques mois après.

Son petit-fils ne pensait pas non plus, je suppose, que, de la présidence du Conseil de guerre qui devait condamner le maréchal Bazaine à mort, — sacrifice offert aux passions populaires, — il arriverait, quelques années après, à l’exil, au bannissement.

Il faut avouer que le peuple est un maître bien difficile à servir, et qu’il ne récompense pas toujours les flagorneurs qui n’ont pas craint de se salir, en proportion des efforts qu’ils ont faits pour lui plaire !

Le général Pourcet signifia la sentence au maréchal,