Aller au contenu

Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

officier d’ordonnance du général Bazaine au Mexique. J’ajouterai que je n’ai jamais revu l’ancien maréchal de France, depuis le procès de Trianon.

« Mon parti était donc bien pris de me taire et de me dérober au véritable interrogatoire que vous avez cru pouvoir m’adresser. Après plus mûre réflexion, j’ai estimé qu’il y aurait lâcheté devant l’histoire à ne pas dire ce que je sais.

« Je répondrai donc point par point, sans me soucier des récriminations. La vérité leur survivra, cela me suffit.


« 1° Quelle est votre opinion sur la conduite du maréchal Bazaine au Mexique ? Est-il vraiment un ambitieux qui ait eu la pensée de se substituer à l’empereur Maximilien ?


« A cette première question, qui a une grande importance pour qui cherche dans le passé d’un prévenu la clef et la logique de ses actes postérieurs, je répondrai par les souvenirs qui vont suivre.

« Le 19 décembre 1863, après avoir marché toute la nuit à la poursuite de la division mexicaine Dolbado, le général Bazaine bivouaquait à l’aube du jour, avec la brigade du Barail, sur la route d’Aguas-Calientes. La colonne avait repos bien gagné pour toute la journée.

« Vers dix heures du matin déboucha dans le camp un cavalier venu à toute vitesse de Mexico, porteur du courrier de France destiné au général en chef.