plusieurs officiers de l’armée de Metz, nos anciens compagnons d’armes, sortant des prisons de l’ennemi, vinrent me voir et m’entretinrent des bruits fâcheux, répandus dans Metz même, sur les opérations du maréchal.
« Sur ces entrefaites, je reçus une lettre du maréchal, écrite de Suisse où il séjournait, pour me remercier des mesures de protection dont j’avais entouré la maréchale aux premiers jours du siège de Paris. Je profitai de ma réponse adressée à Genève, chez un médecin dont le nom m’échappe, pour signaler au maréchal les rumeurs grandissantes, et lui dire respectueusement qu’il devait à son honneur, au nom qu’il léguerait à son fils, de venir en France se justifier. Le maréchal me répondit plus tard : « Fort de ma conscience, je pars et je vais demander des juges à M. Thiers. »
« 4° Ne pensez-vous pas que ce procès ait été bien plus politique que militaire ?
« Il importait au premier chef à la politique et à l’influence de Gambetta que son cri à la France : « Bazaine a trahi ! » ne pût être démenti. Le général d’Andlau, dont le réquisitoire passionné a entraîné l’opinion publique, pourrait utilement vous renseigner à ce sujet. M. Thiers ; qui voyait les choses de plus haut, et qui envisageait les conséquences militaires