Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/33

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convoi funèbre d’un de nos sergents ; mais, je ne sais à quoi cela tient, à part des colonels, des généraux, des maréchaux, à part des officiers enfin, je ne me souviens pas, à quelque époque que ce soit, excepté en temps de guerre, d’avoir vu enterrer militairement soit un sous-officier, soit un simple soldat.

Le cortège vient à peine de disparaître que par une autre rue débouche, musique en tête, le 25e d’infanterie Prusse rhénane.

Un majestueux tambour-major rappelle, par sa taille et sa brillante tenue, l’époque où les colonels, sachant plaire à Napoléon Ier, mettaient de la coquetterie à faire précéder leurs régiments de géants chamarrés d’or et de broderies, généralement si infatués de leur majesté que, la tradition s’étant conservée, les derniers survivants croyaient devoir, dit-on, se baisser pour passer sous l’Arc de Triomphe.

Le grand bonnet à poil et le panache tricolore, démesurément élevé, produisaient un effet d’optique qui donnait à leur taille des proportions véritablement gigantesques.

Les régiments avaient, eux aussi, leur coquetterie, leur fierté : ils étaient glorieux de leur tambour-major ; et si enfantin que puisse paraître, au premier abord, ce sentiment, que l’on étendait à tous les détails, il avait néanmoins son importance. Napoléon Ier, qui savait si bien exploiter tous les petits côtés du cœur humain,