Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/32

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jours selon l’importance des mouvements, c’est un grand mérite. A la guerre, celui qui est le plus tôt prêt est généralement le vainqueur.

Du corps de garde, notre attention s’est portée sur un enterrement militaire qui défilait par la grande rue.

On enterrait un uhlan.

Un char d’une élégante simplicité, dépourvu des draperies dont nous faisons généralement abus dans nos mascarades mortuaires, est traîné par des chevaux tenus en main par des uhlans, le vulgaire croque-mort cédant ici sa place au soldat ; sur le cercueil, en chêne poli, qu’aucun drap ne recouvre, sont placées la tunique et les épaulettes du défunt. Des camarades marchent à droite et à gauche du char funèbre, que suivent immédiatement une femme en deuil et un pasteur protestant. Viennent après deux officiers, puis, à une certaine distance, une troupe de deux cent cinquante à trois cents hommes en grande tenue, marchant au pas à volonté ; le bras gauche allongé et tenant leur sabre au fourreau horizontalement, formant ainsi une ligne de fer assez imposante.

C’est le convoi d’un simple sous-officier du 1er régiment de Schleswig-Holstein, numéro 15, le plus noble des régiments de l’armée allemande, dont tous les officiers sont au moins comtes ou barons. Et la façon dont on enterre ce modeste soldat ne manque pas de grandeur.

J’aurais voulu pouvoir établir un parallèle avec le