Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le célèbre tombeau du vainqueur de Fontenoy occupe tout le fond du chœur. C’est, sans conteste, un des plus beaux chefs-d’œuvre de sculpture.

La décoration intérieure de Saint-Thomas, d’une sobriété toute protestante, augmente encore l’effet imposant de cette masse de marbre blanc, sur laquelle se détache la figure du maréchal descendant dans son tombeau, malgré la France éplorée qui voudrait l’empêcher de franchir la dernière marche, et malgré la Mort qui découvre le cercueil du côté opposé à celui où le maréchal se présente. C’est d’un effet assez bizarre ; mais l’artiste a dû évidemment sacrifier la logique à l’harmonie de sa composition.

Le gardien de l’église de Saint-Thomas, qui nous a accompagné pendant notre visite, se pliant, lui aussi, à sa consigne, nous a tout le temps adressé la parole en allemand. Au moment où nous allions franchir le seuil de l’église, puisant dans notre bourse et nous retournant pour jeter un dernier coup d’œil sur le monument du maréchal, le gardien, qui voulait sans doute se créer un titre à notre bienveillance et surtout à notre générosité, nous dit, en bon français cette fois, mais en baissant la voix :

« C’était un autre gaillard que Bazaine, celui-là ! Victorieux partout ! »

C’est une phrase toute faite, à l’intention des Français, et à laquelle ils répondent par des espèces sonnantes.

En nous rendant à l’arsenal, nous avons visité, rue