Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/41

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mais votre inquiétude redoublera, lorsque vous apprendrez que j’ai tenté à Strasbourg un mouvement qui a échoué. Je suis en prison, ainsi que d’autres officiers : c’est pour eux seuls que je suis en peine ; car moi, en commençant une telle entreprise, j’étais préparé à tout. Ne pleurez pas, ma mère ; je suis victime d’une belle cause, d’une cause toute française ; plus tard on me rendra justice, et l’on me plaindra.

« Hier dimanche, à six heures, je me suis présenté devant le 4e d’artillerie, qui m’a reçu aux cris de : Vive l’Empereur ! Nous avions détaché du monde. Le 46e à résisté ; nous nous sommes trouvés pris dans la cour de la caserne. Heureusement il n’y a pas eu de sang français répandu : c’est ma consolation dans mon malheur ! Courage, ma mère ; je saurai soutenir jusqu’au bout l’honneur du nom que je porte.

« M. Parquin est aussi arrêté. Faites copier cette lettre pour mon père, et contribuez à calmer son inquiétude. Charles a demandé à partager ma captivité ; on le lui a accordé. Adieu, ma chère mère, ne vous attendrissez pas inutilement sur mon sort. La vie est peu de chose, l’honneur et la France sont tout pour moi.

« Recevez l’assurance de mon sincère attachement ; je vous embrasse de tout mon cœur.

« Votre tendre et respectueux fils

« NAPOLÉON-LOUIS BONAPARTE. »