Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/42

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Dirigé sur Paris, où il ne resta que deux heures, tant le gouvernement se sentait faible et redoutait sa présence, le prince fut de nouveau incarcéré pendant quelques jours dans la forteresse de Port-Louis, puis embarqué à bord de l'Andromède.

Le commandant de l’Andromède avait reçu, en même temps que le prisonnier, des ordres cachetés, qu’il ne devait ouvrir qu’en passant le 32° degré de latitude. Ces ordres lui enjoignaient de se rendre à Rio-de-Janeiro, d’y retenir le prince prisonnier à bord tout le temps que la frégate resterait en rade, de ne permettre aucune communication avec la terre ferme, et de faire voile pour les États-Unis après être resté quelque temps au Brésil.

La frégate n’ayant aucune mission à remplir à Rio-de-Janeiro, il est clair que ces dispositions du gouvernement étaient prises sous l’empire de deux craintes également puissantes : celle de retenir le prince en France, et celle de le laisser libre avant la fin du procès.

Mais le bon, le magnanime Louis-Philippe cacha à tout le monde, même à la reine Hortense, la véritable destination de l’Andromède, sans s’inquiéter des alarmes qu’il allait causer à tant de familles. On savait en France que l'Andromède était partie pour les États-Unis ; et comme on resta quatre mois sans nouvelles, qu’il y avait eu de violentes tempêtes, on la croyait perdue corps et biens.