Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/69

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Voyez les Grecs après Périclès, les Romains après Auguste, les Italiens après les Médicis. Vous n’avez pas échappé à la loi générale.

L’état moral de la France actuel est des plus curieux à analyser.

Chacun comprend les intérêts de la patrie à sa manière. Les partis se disputent le pouvoir ; tous les moyens leur sont bons pour l’obtenir, même les moins patriotiques.

Votre nation, interrogée par un plébiscite, se prosterne aux pieds d’un homme, qu’elle chasse quelques jours après. Il lui faut de nouvelles idoles, qui, à leur tour, seront bientôt renversées.

Enfin, — puisqu’il est convenu que nous devons tout nous dire, — votre gouvernement actuel n’est pas respecté à l’étranger.

Nous autres, forcément vos ennemis, puisque nos intérêts sont contraires aux vôtres, nous nous réjouissons de votre état politique, des divisions qui règnent parmi vous, et qui ne peuvent qu’affaiblir la nation.

A quoi marchez-vous ? L’histoire peut le laisser prévoir. Dieu seul pourrait le dire.

En ce moment, celui qui chez vous est le plus près du pouvoir n’est ni un Bourbon, ni un Bonaparte, ni même un grand républicain : c’est le général Boulanger. La légende, dont je vous parlais tout à l’heure, a déjà fait son œuvre. Nous connaissons l’esprit de vos