Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/96

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Comment pouvait-on espérer un succès dans de pareilles conditions !

Le maréchal de Mac-Mahon, l’homme légendaire, non seulement dans l’estime du soldat, mais encore dans celle de l’officier, avait été écrasé !

Rien ne peut donner une idée de l’effet de cette nouvelle, arrivant le lendemain de l’affaire de Spickeren, sur le moral déjà si malade de notre pauvre armée ; et cela, depuis l’Empereur et l’état-major général, jusqu’au dernier soldat. Aussi quel désordre se produisit dans l’infanterie !… Les officiers cherchaient à peine à le réprimer.

Le découragement, cette conséquence des désastres, s’était emparé de tout le monde.

La retraite sur Metz s’opéra dans un désordre indescriptible. La Garde, les 3e et 4e corps se retiraient sur une seule route encombrée du matériel de l’intendance, des voitures et bestiaux des paysans qui fuyaient devant l’armée prussienne.

Si, au milieu de cette masse confuse, l’ennemi avait lancé quelques obus, que, serait-il arrivé ?

Les plus simples précautions de reconnaissance prises par quelques-uns, au milieu de l’ignorance générale de la position de l’ennemi, de la confusion, de l’encombrement des communications et du désarroi des esprits, ne faisaient qu’accroître l’angoisse générale.

Reconnaître l’ennemi… Le vainqueur était donc tout près ?