Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

route de Nancy ; de l’autre, l’armée nécessairement la plus considérable, — puisqu’on savait en Allemagne que le point d’appui central était Metz, — allait marcher sur cette ville.

Mais il était matériellement impossible que cette armée eût pu, depuis le 5 août, jour de l’arrivée de son premier corps à Forbach, être débarquée et transportée. Il était rationnel de penser que le corps prussien victorieux à Spickeren se contenterait de ce premier succès, et attendrait l’arrivée des autres corps de son armée pour s’avancer.

Nous avions donc quelques jours d’avance ; ces quelques jours, diminués de deux par la marche du général Frossard, avaient un prix inestimable. On pouvait et on devait en profiter, coûte que coûte, en raison de l’état moral de l’armée d’abord, et des chances qu’il y avait peut-être encore de sauver la France ensuite.

II fallait, vu les fautes stratégiques qui avaient été commises, réunir l’armée dans une forte position, lui rendre la confiance et l’énergie par une victoire ; mais il fallait se hâter. Ce n’était pas chaque jour qui avait un prix immense ; c’était chaque heure.

Le 10, le 11, le 10 se passent et l’armée reste immobile. Quel était donc l’obstacle infranchissable qui s’opposait à sa marche ?

Le commandant en chef du génie de l’armée, qui était en même temps commandant supérieur de Metz, s’en rapporta à ses inférieurs pour l’exécution de ses