Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

exclusif de la médecine que je ne me sens pas capable d’aborder. Je dirai seulement que ces aperçus me paraissent abonder en observations utiles, et je citerai quelques passages qui ne sortent point du cadre que je me suis tracé.

En parlant des oppressions si pénibles auxquelles on a donné le nom de cauchemars, Moreau (de la Sarthe) s’exprime ainsi :

« Ce genre de rêves est susceptible d’une infinité de modifications très variées depuis l’impossibilité d’avoir ou de communiquer certaines idées, d’effectuer un projet, d’accomplir une résolution quelconque jusqu’à l’angoisse que l’on éprouve en sentant l’impossibilité de faire un mouvement pour se dégager de la position la plus dangereuse.

« On regarde avec raison le véritable incube, le cauchemar complet et absolu, comme le plus pénible et le plus douloureux de tous les rêves, et il n’est pas étonnant que l’on ait pensé qu’il ait pu devenir, dans certaines circonstances, une cause de mort subite.

« Cette espèce de songe est éminemment caractérisée par la vue d’un grand péril ou l’apparition de l’objet le plus effrayant, le plus horrible, combinée avec l’impossibilité vivement sentie, de parler, de crier, de se mouvoir, accompagnée d’un sentiment d’angoisse et d’oppression qui ne se