Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/161

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peut y avoir ou non sommeil de l’âme, M. Lemoine s’exprime cependant de manière à ce qu’on le doive croire plus rapproché des doctrines de Jouffroy que de celles du docteur Bertrand. Les mêmes hésitations se renouvellent à propos de cette autre question tout à fait solidaire : l’âme, l’esprit, la partie immatérielle de notre être est-elle, ou n’est-elle pas accessible à la fatigue, a-t-elle, ou n’a-t-elle pas besoin de repos ?

« Oui, l’âme se fatigue aussi bien que le corps ; comme lui, elle a besoin de repos », écrira-t-il d’abord (page 52) ; mais, après force considérations atténuantes, nous le verrons arriver à ces conclusions bien éloignées du point de départ :

« Nous nous méprenons sur notre état et sur notre nature quand nous attribuons à notre esprit une impuissance qui n’est bien souvent que celle des organes.

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« Lorsque l’estomac vide a besoin d’aliments, c’est l’âme qui souffre la douleur de la faim, mais la faim est un besoin du corps. Après une attention longtemps soutenue, si la distraction de la pensée devient nécessaire, ce n’est pas toujours l’esprit qui la réclame, c’est l’organe ; ce n’est pas de la pensée que souffre le savant qui a passé la nuit au travail, c’est de la tête.

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