Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/190

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deux sens dont il est question, en examinant la part d’activité qu’ils conservent et l’influence particulière qu’ils peuvent exercer sur le cours De nos idées pendant le sommeil. Nous insisterons d’abord ce que ce serait une très grande erreur de croire, avec Montfalcon, que « les organes du goût et de l’odorat tombent dans une inaction complète aussitôt que le sommeil est profond ». Si le goût ne transmet guère de sensations au dormeur, cela s’explique par la disposition même de ses organes qui sont à l’abri de toute impression fortuite ; mais excitez le palais d’un homme endormi et vous constaterez facilement qu’il n’est pas engourdi plus profondément que son oreille. En ce qui concerne le sens de l’odorat, je le considère précisément comme le plus apte peut-être à continuer de percevoir, durant le sommeil, des sensations extrêmement délicates ; mais je signale sur sa façon d’influencer les songes une particularité singulière que l’expérience pratique m’a permis plusieurs fois de constater : qu’un bruit inopiné vienne à frapper l’oreille du rêveur, sans l’éveiller, mais assez sensiblement pour introduire dans son rêve une idée nouvelle ; qu’un contact agisse de même sur quelque partie de son corps, soit qu’il en résulte une simple modification dans les tableaux qui se déroulent aux yeux de son esprit, soit qu’il s’y accomplisse un revirement subit et