Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/226

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activité de l’esprit soit au contraire occupée par les tableaux illusoires dont l’imagination lui donne le spectacle ; que l’âme se figure faire mouvoir le corps sans agir réellement sur lui, alors le corps se repose. Et par le corps on doit entendre, non seulement l’appareil locomoteur, mais aussi tous les organes intérieurs sur lesquels, soit dit par parenthèse, une influence malfaisante est la seule que nous sachions exercer quand il nous arrive d’en exercer une ; témoin les effets de l’attente, du chagrin, de la joie, ou même le seul désir de ne pas penser à un mal que nous redoutons.

Obligé de remplir le cadre du programme tracé par l’Académie, M. Lemoine aborde enfin les questions périlleuses du magnétisme, dans l’examen desquelles je ne prétends nullement m’aventurer. J’arrête donc ici l’analyse critique de son remarquable mémoire, non sans en conseiller la lecture à ceux qui voudront approfondir le sujet. Ils y trouveront, sur plusieurs particularités de nos rêves, d’ingénieuses opinions que je n’ai pas cru devoir relever parce qu’elles m’ont paru purement théoriques, mais que je ne saurais rejeter non plus absolument, en tant que purement théoriques, puisqu’il n’est pas interdit à la théorie de se rencontrer parfois avec la vérité.