Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/269

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vous diront que l’intensité relative du sommeil dépend uniquement de la disposition des organes. Je dirai, moi, que dans les songes comme dans la vie de relation, une réaction continuelle se produit réciproquement du physique sur le moral, ainsi que du moral sur le physique. Si l’engourdissement du corps, sous l’influence de causes purement physiques, amène cet isolement de l’esprit qui constitue le rêve, l’esprit réagit à son tour sur la matière en augmentant ou diminuant l’engourdissement du corps.

Au moment de vous endormir, concentrez fortement votre pensée sur un souvenir ; fixez la silhouette de l’une de ces hallucinations du premier sommeil qu’on a nommées hypnagogiques, si vous êtes du nombre des personnes à qui ces visions ne font point défaut. De cette concentration, de cet isolement de votre esprit résultera aussitôt une progressive augmentation dans la netteté des images naissantes, qui constituent déjà votre rêve.

Recommandez, au contraire, que l’on vous réveille peu à peu, alors que vous êtes bien endormi, et que l’on dissipe ainsi graduellement votre sommeil. Recueillez aussitôt vos souvenirs, et vous reconnaîtrez que vos visions perdaient sensiblement de leur netteté durant les derniers moments de ce sommeil troublé.

Je ne me chargerai pas de vous enseigner quel