Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/294

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image désirée à celle qu’il s’agissait d’écarter. Treize fois, le résultat est ce qu’on pourrait appeler mixte : l’acte imaginaire de fermer les yeux met à néant la vision antérieure, mais celle qui lui succède n’est pas exactement conforme à mes vœux. Quatre fois des associations d’idées aussi rapides qu’inattendues, s’opèrent spontanément dans le si court moment de la mutation des images, et ont pour effet d’appeler des tableaux tout à fait étrangers à ceux que j’avais d’abord souhaités. Une fois, la vision que je voulais chasser se retrouve devant mes yeux, quand je crois les rouvrir. Une fois, enfin, l’expérience tentée n’amène que le réveil.

Il advient bien souvent qu’une observation en appelle une autre ; le même raisonnement qui m’avait conduit aux résultats qu’on vient de lire, raisonnement basé sur ce principe que les événements imaginaires de nos songes, tout incohérents qu’ils puissent être dans leur ensemble, n’en suivent pas moins, quant aux lois de leur enchaînement, une certaine logique empruntée aux réminiscences de la vie réelle, ce même raisonnement, dis-je, me fit penser que si je parvenais à me placer, en songe, dans une situation où je n’aie jamais pu me trouver en réalité, ma mémoire serait impuissante à fournir une image ou une sensation conséquente, de telle sorte que, de quelque