Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/301

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Observations sur l’exercice, en rêve, des facultés de raisonner et de juger.
Comment le sentiment de la réalité se mêle parfois aux illusions du songe, et comment les jugements déraisonnables que l’on porte ne prouvent point qu’il y ait défaillance ou altération dans la faculté de juger.


LES observations sur la manière dont on raisonne et dont on juge, en rêve, me paraissent venir tout naturellement après celles qui sont relatives à l’exercice de l’attention et de la volonté.

Nous avons vu que le pouvoir de raisonner juste et de porter des jugements réfléchis était dénié, par un grand nombre d’auteurs, à l’esprit de l’homme endormi. Voyons ce que l’opinion pratique saura nous dire à cet égard :

« Je me crois au tir. J’ai déjà tiré deux coups de pistolet dont les balles ont laissé leurs traces à côté de la mouche. Je tire un troisième coup et, dans le même instant, j’entends des cris plaintifs. J’ai tout d’abord une vive émotion, par la crainte d’avoir blessé quelqu’un ; mais en regardant la plaque j’aperçois la marque de ma dernière balle. Puisqu’elle s’est aplatie sur la plaque elle ne