Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/320

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où je serais descendu la veille, ainsi que mes compagnons de chemin de fer. C’est l’heure du déjeuner. Le vieux monsieur vient s’asseoir avec sa famille à une table vis-à-vis de la mienne ; je revois avec une netteté parfaite les deux jeunes filles ; et j’admire de nouveau tout à mon aise ces charmantes images, dont j’ignore, en résumé, si je dois le premier cliché-souvenir à ma mémoire ou bien à mon imagination.

Des faits analogues sont cités et affirmés par MM. Maury, Brière de Boismont et bien d’autres. Ces auteurs n’en donnent point l’explication, et je ne prétends pas non plus l’avoir trouvée. Mon ambition n’étant point d’élucider toutes choses, mais au moins d’indiquer, autant que possible, tous les côtés curieux du sujet que nous étudions, je me contente de signaler cet ordre d’observations à l’attention des psychologues. J’aurai du reste l’occasion d’y revenir, en parlant du caractère et de la valeur des travaux d’esprit que l’on exécute en rêvant.

Une autre observation qui me frappe, c’est la constante disposition qu’a notre esprit de procéder par voie de dialogue, dans les retours qu’il fait sur lui-même, dès qu’il raisonne ou réfléchit. À peine le rêve commence-t-il que déjà la conversation paraît engagée avec quelque personnage imaginaire. Or ces dialogues nous fournissent bien