Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/331

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apparente ait pu m’être suggérée par de vagues souvenirs du microscope à gaz, mon imagination a toujours pris à ce rêve une part bien caractérisée, puisque c’est un chat très distinct et non pas un animalcule infusoire que j’ai contemplé curieusement.

Une autre nuit, qui suivit un jour où j’avais regardé longtemps et très attentivement une collection de porcelaines de Chine, « je vis en rêve une foule de petites figurines lilliputiennes, construites et vêtues avec toute la bizarrerie de proportions, de formes et de couleurs qui caractérise la peinture céramique du Céleste Empire. Tout cela marchait, se mouvait, agissait, se montrait, en un mot, sous des aspects tout à fait différents de ceux que ma mémoire aurait pu retenir d’une façon stéréotype. »

Je passe une dizaine d’exemples analogues, et j’arrive à quelques dernières observations, de date plus récente, qui achevèrent de porter la conviction dans mon esprit : « Je me sentais bien endormi ; tous les petits objets qui meublent mon cabinet de travail s’offraient nettement aux yeux de ma pensée. Arrêtant alors mon attention sur un plateau de porcelaine d’une grande originalité de décors, qui me sert à poser mes crayons et mes plumes, et qui est parfaitement intact, je me pris tout à coup à faire le raisonnement que voici : jamais je n’ai pu voir cette porcelaine autrement