Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/392

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compare, on ne réfléchit, en songe, à la nature de ses impressions que lorsqu’on a le sentiment de l’état dans lequel on se trouve ; ou bien si l’on est assez fortement captivé par quelque pensée pour en arrêter un moment les images. Autrement l’esprit laisse défiler ces images avec la rapidité des idées dont elles dépendent, et les idées se succèdent alors trop vite pour qu’il ait le temps de les juger. C’est ainsi que des personnes mortes depuis longtemps nous réapparaissent et se mêlent à nos préoccupations les plus récentes sans nous inspirer le moindre trouble, quand même nous aurions comme un vague sentiment qu’elles n’existent plus.

L’esprit réfléchit plus rarement encore sur les idées secondaires, qui sont déjà le produit d’une sorte de réflexion instinctive. Aussi ont-elles parfois le caractère de ces naïvetés qui nous échappent, à l’état de la veille, dans une conversation distraite.

Les idées secondaires, au lieu de s’offrir, comme dans l’exemple qui précède, d’une manière toute simple et toute transitoire, peuvent aussi produire des compositions fantasques, ainsi que nous le reconnaîtrons dans cet autre rêve :

Je me crois dans mon cabinet de travail, occupé à ranger mes livres ; l’un de ces livres me fait penser au libraire qui me l’a vendu ; ce libraire