Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/394

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un contact, une odeur, et aussi par l’action de la volonté, tandis que les autres sont toujours le produit instinctif de l’activité de notre esprit.

Puisque j’ai ouvert cette large parenthèse analytique sur certains éléments constitutifs du rêve, très utile à savoir discerner si l’on veut essayer de suivre l’enchaînement rationnel des idées, je ne la fermerai pas sans signaler encore une curieuse illusion de l’esprit, qui se produit précisément dans des circonstances analogues à celles dont les derniers rêves que j’ai mentionnés nous offrent des exemples ; c’est-à-dire lorsqu’il y a brusque introduction au milieu d’un rêve d’un élément nouveau fourni par quelque cause fortuite, telle que le parfum répandu sur mon oreiller pendant mon sommeil.

Au moment où l’intervention subite et inattendue de ce parfum m’a fait songer tout à coup que j’étais dans un pays de montagnes, en compagnie d’artistes et d’amis, j’avais l’esprit occupé par quelque autre rêve tout différent, dont le cours a nécessairement subi une transformation plus ou moins complète ; et chaque fois qu’un incident analogue aura lieu, il en sera certainement de même. Or, analysons bien, et nous constaterons : que si les idées incidemment provoquées ont pu se souder au rêve préexistant, l’esprit n’aura guère manqué d’opérer cette soudure bonne ou mauvaise ;