Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/40

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même de celui qui les recueille, et de la netteté des images que ces clichés peuvent reproduire, en songe, devant les yeux de notre esprit.

Évidemment j’avais parcouru déjà cette rue la première fois que j’étais allé à Francfort, c’est-à-dire trois ou quatre ans avant l’époque de mon rêve, et, sans que je m’en doutasse, sans que je puisse expliquer de quelles dispositions particulières cela dépendît, tous les objets exposés à ma vue se photographièrent instantanément dans ma mémoire avec une admirable précision. Mon attention cependant, suivant l’acception qu’on donne habituellement à ce mot, devait rester étrangère au travail mystérieux qui s’opérait spontanément, puisque je n’en avais pas même gardé le moindre souvenir sensible. Il y a là matière à réflexion sérieuse, pour quiconque voudra sonder les forces secrètes de l’entendement humain.

Une question toutefois reste encore. Pourquoi cette complication de l’église de Sainte-Gudule ? Pourquoi ce monument que vous n’aviez jamais vu à l’époque de votre rêve s’est-il trouvé soudé à vos souvenirs de Francfort ? En m’appuyant à cet égard sur une infinité d’observations analogues, je répondrai sans hésiter :

La première chose à examiner, ce serait le lien qui a pu s’établir, par l’association des idées, entre la fameuse église de Bruxelles, dont je con-