Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/88

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en contradiction, se trouveraient d’accord s’ils avaient mieux spécifié ce qu’ils entendent nier ou affirmer ?

« Dans le sommeil, la faculté même de vouloir est-elle suspendue ? » se demande le philosophe écossais. Il répond : « Les efforts que nous faisons dans le sommeil et dont nous avons conscience montrent assez que la faculté de vouloir n’est pas suspendue. Ainsi, dans un rêve, nous nous croyons en danger et nous voulons appeler du secours. Ce désir, il est vrai, est d’ordinaire sans effet et les cris que nous poussons sont faibles et indistincts ; mais c’est ce qui confirme précisément l’opinion que, pendant le sommeil, la liaison entre la volonté et les mouvements volontaires est rompue. La volonté continue d’agir, mais son action reste insuffisante.

« De même encore, dans le cours d’un rêve effrayant, nous sentons que nous faisons effort pour nous dérober par la fuite au danger qui nous menace ; mais en dépit de nos efforts nous restons couchés dans notre lit. Le plus souvent, dans ce cas-là, nous rêvons que quelque obstacle nous arrête. Le fait est qu’alors, probablement, le corps n’est pas soumis à l’action de la volonté. On peut donc conclure en disant : pendant le sommeil régulier, naturel, la faculté de vouloir subsiste, mais elle a perdu toute autorité sur les organes du corps.