Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/98

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tout droit, comme on l’a vu, dans l’étude des rêves, sans exposer au préalable aucune théorie sur cet état particulier de notre organisme durant lequel les visions se produisent et qu’on appelle le sommeil. Souvent pourtant la solidarité est si grande entre les questions soulevées à propos des phénomènes des rêves et celles qui regardent le sommeil proprement dit, qu’il me semblerait à peu près impossible d’écrire un livre tout entier sur les rêves sans effleurer aussi l’étude du sommeil en lui-même, ne serait-ce que sommairement et indirectement. Une rapide analyse de l’article de Montfalcon, au milieu de laquelle mes observations personnelles trouveront naturellement leur place, me permettra de résumer, je l’espère, ce qu’il est indispensable de mentionner à cet égard.

J’écarterai d’abord toutes les dissertations purement théoriques à l’effet de savoir si le sommeil est causé ou non par l’afflux du sang au cerveau, s’il intéresse ou non la circulation artérielle, etc. Montfalcon réfute avec beaucoup de sagesse ces arguments de l’école de Blumenbach, Hamberger, Haller, Barthez, Morgagni, Langrishius et autres qui veulent que les divers organes dont l’ensemble compose le cerveau cessent d’agir durant le sommeil parce qu’ils reçoivent une quantité de sang moindre que pendant la veille. « L’imagination, la mémoire, dit Montfalcon, ont une