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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/107

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Mais vous êtes mouillée, Louise ? D’où venez-vous ?

— J’ai couru pour le chercher, madame, et mon mari, qui m’a rencontrée, le cherche à présent. Mais approchez du feu, séchez-vous. »

Et elle jeta des sarments dans l’âtre.

La marquise l’aida à déshabiller l’enfant, à le coucher ; et c’était, entre les deux mères, un échange de douces paroles !

« J’ai vu Mlle Cora, disait Louise, elle vous ressemble ! »

Qu’aurait-elle pu dire de mieux de la fille de Béatrice ?

Quand la marquise rentra au château, elle éprouva des symptômes de fièvre ; la pluie, après une chaude journée de juillet, l’avait en effet transie, comme le craignait Louise ; elle se mit au lit. Le médecin, appelé en toute hâte, déclara qu’elle était atteinte d’une fluxion de poitrine.

Elle fut six semaines entre la vie et la mort. Pendant tout ce temps, une femme tremblante, accompagnée de deux petits enfants, vint chaque matin demander de ses nouvelles ; les pauvres et tous les habitants du village firent des vœux et des prières pour elle, et le vieux curé dit bien des messes à son intention. Enfin des soins éclairés, sa jeunesse, et avant tout sans doute la Pro-