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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/116

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

rituel que ses frères, il répondait parfois à ses rebuffades de façon à faire rire tous ceux qui l’entendaient, sans respect pour la dignité de maître Thomas Rigault.

Celui-ci usait de son influence sur son neveu pour lui faire partager ses idées. Bien souvent Louis alla se coucher sans souper par ordre de son père, pour avoir répondu trop familièrement à son grand-oncle. Louise souffrait de ces sévérités et n’osait prendre le parti de Louis, pour lequel l’oncle l’accusait, bien injustement, d’avoir une préférence.

Germain, le fils aîné de Rigault, l’aidait déjà passablement dans son métier ; ses deux sœurs, Jeanne et Catherine, allaient en apprentissage à Amboise, qui n’est pas loin de Lussan ; Jacques portait les sabots aux pratiques, et s’acquittait fort bien de ses commissions ; Louis seul ne faisait rien pour la famille, aussi l’oncle Thomas le décorait-il toujours du surnom de feignant, quoiqu’il eût tous les prix de l’école.