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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/115

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

« Tu as bien fait, le rire de cet enfant est une approbation du ciel ! »

Louis éprouvait pour sa mère adoptive une tendresse non pas de fils, mais de fille, tant il y entrait, avec le dévouement, de sensibilité et de douceur.

Plus délicat et plus jeune que les autres enfants, l’excellente femme avait dû l’entourer de plus de précautions et de petits soins ; il en était résulté entre elle et son fils adoptif une habitude d’être ensemble pleine de bonheur pour chacun. Jacques, déjà vigoureux, alerte et sans peur, courait dans tout le pays, faisait les commissions, et ne craignait ni la fatigue ni même le danger. Ses escapades et ses mésaventures faisaient rire son oncle, qui le préférait à ses frères à cause de sa hardiesse, et rudoyait le petit Louis, qui, toujours près de sa mère, lui dévidait son fil ou lui lisait quelque pieuse histoire pendant ses heures de congé.

Thomas ignorait que Louis ne fût pas de la famille de son neveu. Depuis le jour où Pierre Rigault avait appelé son fils le petit abandonné, il ne parlait jamais de cette adoption. Si Thomas avait connu cette circonstance, il aurait été capable de jeter à la perte le pauvre enfant, contre lequel il manifestait une sorte d’antipathie.

Louis le gênait et lui déplaisait, car, plus spi-