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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/132

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

« Nous cherchons la fermière, répondit Germain ; je viens lui amener mon frère qu’elle doit attendre aujourd’hui, et voilà une lettre pour elle.

— La fermière n’est pas ici aujourd’hui, peut-on lire cette lettre pour elle ?

— Ah ! que oui, madame, » répondit Germain.

La dame ouvrit la lettre, voici ce qu’elle contenait :

« Ma bonne madame Françoise Lourdet, suivant la volonté de mon mari, je vous envoie notre dernier fils pour être gardeur chez vous ; vous qui êtes une bonne mère, je vous prie d’avoir soin de mon cher petit qui est bien délicat pour son âge, et qui a une grande peine de nous quitter.

« Je vous serai bien reconnaissante de le traiter doucement, car il est obéissant et fera tout ce qu’on lui commandera ; j’espère que vous en serez contente. S’il ne se conduisait pas comme il faut, renvoyez-le-nous, mais ne le punissez pas, parce qu’il est trop jeune et trop faible pour cela.

« Voilà tout ce que j’ai à vous demander, ma bonne madame Lourdet ; c’est au nom de vos enfants que je vous prie pour le mien ; j’ai toujours eu si peur pour sa vie, et nous l’aimons tant ! Excusez-moi et croyez-moi

« Votre bien humble servante.

« Louise Rigault. »