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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/131

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Louise tendit alors à son fils un papier plié en quatre c’était une lettre pour Françoise Lourdet. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas écrit, aussi avait-elle dicté à Jeanne sa naïve et touchante recommandation.

Après avoir reçu les baisers de ses sœurs, Louis prit son panier de cerises et s’arracha des bras de Louise avec une résolution courageuse.

Il marcha vite au moins pendant cinq minutes, à côté de Germain, qui l’accompagnait seul. Au bout de ces cinq minutes, il se retourna. Loin, bien loin il aperçut la croix blanche, et, devant la croix, sa mère qui le suivait des yeux ; sa force l’abandonna à cette vue. Il voulut courir, se jeter une dernière fois entre les bras de Louise ; Germain le retint ; le pauvre enfant agita son chapeau ; un mouchoir blanc soulevé dans la main de sa mère, lui montra qu’elle l’avait vu ; il poussa un cri, appela : « Maman ! » et tomba sur le bord de la route.

Germain le releva, le soutint de son bras vigoureux pendant une bonne partie du chemin.

Après s’être reposés plusieurs fois, ils arrivèrent à Vierval vers midi. La seule personne qu’ils aperçurent dans la salle commune, déserte à cette heure, ce fut une jeune dame vêtue de mousseline blanche et qui leur demanda ce qu’ils voulaient.