Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
129
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

« Louise Rigault ! s’écria la belle jeune femme après avoir parcouru la lettre ; c’est ta mère, mon enfant ?

— Oui, non, c’était… c’est toujours maman, balbutia Louis.

— C’est bien toi qu’on envoie ici, mon cher petit, ou ton frère ?

— Hélas ! c’est bien moi, madame ; l’oncle Thomas a dit qu’il faut que je travaille.

— Que ta bonne mère soit tranquille, va, je veillerai sur toi. Voyons, ne me reconnais-tu pas ? continua la jeune dame en prenant les deux mains de Louis ; tu as grandi depuis ce temps-là, mais je crois bien que tu es mon petit Jacques ?

— Non, madame, je suis Louis ; Jacques reste à la maison, mais moi, on ne veut plus de moi, parce qu’on dit que je ne suis pas le fils à maman Louise ; qu’on m’a trouvé, et que je n’ai plus personne pour m’aimer !

— Ne pleure pas, maman Louise, t’aime. Sais-tu lire ? tu vas le voir. »

Elle tendit la lettre à l’enfant.

Il la prit, resta longtemps à déchiffrer ces mots tracés par la main inhabile de Jeanne ; quand il eut fini, un sourire éclaira son visage ; il porta à ses lèvres le papier qui lui révélait toute la sollicitude de Louise.